Bruzz : Hourra pour Horia

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Michel Verlinden dans BRUZZ du 30 mai 2018 : « Hourra pour Horia. La modeste mais magistrale Horia au centre de Bruxelles revisite la cuisine orientale à travers des lunettes bio et locale. Cela se traduit par un Oriental Natural Eatery qui vaut largement le détour. »

Notre score : 4 étoiles sur 5

La cuisine orientale est l’une des plus belles du monde. Axée sur des plats à partager et avec beaucoup d’intérêt pour les légumes et les herbes, elle apporte le soleil à la table. A Bruxelles, un fût/baril différent est souvent exploité et la gastronomie orientale est rarement présente. Peu d’adresses se préoccupent de l’origine de leurs matières premières, du caractère saisonnier des préparations ou des noms qui ornent la carte des boissons. Horia le fait tout à fait autrement, comme le certificat Certisys reçu fin 2017 en atteste.

Une visite du soir nous a apporté un dîner sans une seule fausse note – des olives comme mise en bouche au biscuit au sésame accompagnant le thé à base de menthe fraîche. Tout commence dans le décor étroit d’un couloir en briques apparentes. Le vert pâle du plafond évoque l’atmosphère des cantines que vous pouvez rencontrer à Beyrouth ou au Caire. Les lampes basses suspendues baignent l’endroit dans une lumière chaleureuse et intime. Sur le mur, une fresque murale circulaire rend hommage à la calligraphie arabe. Ce décor n’est pas directement en ligne avec le menu à prix démocratique, qui est présenté ici avec un sourire: accompagné de photographies des plats, il évoque plutôt le cadre d’un kebab. Ce petit détail ne dérange pas, d’autant moins que ce que montre la carte est tentant – en particulier les boissons, que vous ne vous attendez pas à rencontrer ici: de bières de la Brasserie de la Senne au merveilleux Syrah marocain Tandem (€37) d’Alain Graillot.

Une révérence pour tant de savoir-faire

Pour démarrer, nous avons commandé le plat Horia (€15), qui a immédiatement mis le ton pour la qualité attendue: champignons à saveur de cannelle, taboulé assaisonné de persil plat, riz parfumé, une sorte de chou blanc confit, de savoureuses boulettes Kefta… Tout était fait maison et délicieux. Les saveurs, les textures et les températures étaient exemplaires. Le plat principal, en suggestion, a placé la barre un peu plus haut encore. L’aubergine chermoula (€13,90) a présenté une tendre et juteuse aubergine aux épinards, accompagnée d’une sauce au cumin. Un riz tomaté arrondi bien le tout. En raison de cette qualité, nous sommes allés au bout. Le dessert s’est avéré être une bonne idée: le carré de citron couvert de sucre glace (€4,90) était doux et, très correctement, le sucre y est utilisé avec parcimonie. Une révérence est appropriée pour tant de savoir-faire.

Photo : Saskia Vanderstichele