Culture Remains : Interview

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Sur le blog de Culture Remains : On cherche tous, de temps à autre, un bon restaurant où se poser, que ce soit pour un lunch d’affaire ou pour déguster un repas entre amis. Horia Eatery est un nouveau petit restaurant qui allie les saveurs de l’Orient au côté cosy et informel des eateries new-yorkaises ! Un mélange étonnant mais détonnant à découvrir grâce à notre interview avec Isabelle Nizet, à l’origine du projet et en cuisine !

D’où est née l’idée de créer Horia ?

Après avoir perdu mon travail en 2014, j’ai décidé d’être actrice du reste de ma vie en réalisant mon rêve le plus cher : cuisiner pour les autres. Dans ce projet, j’ai voulu mettre toutes mes passions : le plaisir de cuisiner, le plaisir de partager, l’amour de la culture arabe, l’utilisation des épices, le respect de l’environnement et des producteurs. Aidée par Village Partenaire et Christophe, mon associé, il m’a tout de même fallu deux ans pour concrétiser mon projet et ouvrir Horia. J’ai commencé par suivre une formation de gestion en entrepreneuriat durable. Cette formation se faisait avec le suivi et soutien d’un coach. C’est ce dernier qui m’a poussé à participer à un concours organisé par Atrium : « Open Soon ».

En quoi Horia se démarque des autres restaurants à la Bourse ?

Horia est une eatery à la new-yorkaise. Nous avons voulu créer un lieu chaleureux, très calme, où l’on peut boire un café ou un thé à son aise, manger en amoureux ou en groupe avec ses amis. C’est ce qui nous est reconnu en tous cas. L’ambiance est détendue, dans un cadre où le design industriel se mêle à des touches orientales. Le restaurant a toujours été pensé dans la perspective de créer des ponts entre les cultures, les cuisines, etc. Une envie de mixité qui m’a naturellement conduite vers le centre-ville.

Horia c’est aussi un lieu où tout est fait maison (à part le pain), à partir de produits frais et de qualité. La carte est resserrée du coup, mais tous les mezze, plats et desserts, jusqu’aux biscuits qui accompagnent le thé à la menthe ou le café, sont fait ici, au jour le jour. Pour une restaurant de notre gamme, c’est assez rare, je crois.

Quelle est la philosophie de la maison ?

Horia est un établissement de petite restauration de cuisine orientale qui est une passion pour moi depuis longtemps. La carte s’inspire librement de spécialités culinaires marocaines et libanaises. Tout est bio et fait maison. Avec un élément qui me tenait vraiment à cœur : rendre l’alimentation bio et de qualité accessible. D’abord d’un point de vue culturel : la viande y est halal comme dans tous les restos orientaux, mais également bio. C’est unique à Bruxelles. Ensuite, en proposant des prix abordables. Cela donne une clientèle très cosmopolite. La cuisine orientale est très saine pour moi car elle est pleine de légumes, c’est donc tout naturellement que je propose des variantes végétariennes et vegan au menu !

Pourquoi avoir choisi ce nom ?

C’est d’abord une rencontre improbable avec une femme extraordinaire qui se prénomme Horia. Mais Horia signifie aussi « Liberté » en arabe. Et ça me tient à cœur que mon projet porte fièrement ce nom. Ce resto est né d’une envie de liberté. Et le créer fut un acte de liberté collective, avec mes associés.

Comment avez-vous choisi l’endroit et la décoration?

La déco se veut orientale et brute, je ne voulais pas prendre le côté trop chargé de la culture orientale donc je me suis laissée inspirer par les décors orientaux tout en alliant le côté industriel new-yorkais. J’aime le mélange de lampes arabisantes et brutes avec les murs aux briques apparentes. J’ai aussi choisi les carrelages des toilettes, les motifs sont uniques, ils n’en existent pas deux les mêmes.

Il y a deux pièces dans le restaurant : je voulais qu’une soit plus ouverte et lumineuse, et l’autre, au fond, plus sombre, cosy et intime. Une calligraphie a récemment été réalisée sur un des murs par une client artiste, devenue amie. Au centre, se trouve le mot Horia (liberté) et autour le mot marhaban (bienvenue). L’oeuvre reflète l’essence du projet : la liberté de lancer son projet mais aussi la liberté de se mélanger.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’équipe ?
Christophe Derenne a co-fondé le restaurant avec moi. Lui, c’est le back-office : il s’occupe de la communication, des finances et de l’administration. Pour lui, belgo-suisse, Horia est une activité complémentaire. Il dirige un think-tank écologiste. Il fut actif il y a quelques années dans le développement du mouvement Slow Food en Belgique. Omar Baraka, marocain, assure le service en salle. Il aime le contact avec les clients, il a une expérience de salle au Maroc, en Espagne et à Bruxelles. Et puis moi, d’origine liégeoise, issue d’une famille de commerçants (alimentation générale et service traiteur). Habituée au marché matinal dès mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé cuisiner, créer, améliorer, goûter, partager. J’ai d’abord travaillé 20 ans dans le secteur public avant de me lancer et faire mon projet. J’ai un commis de cuisine, Omar m’aide généralement à faire le taboulé et j’ai aussi une aide à la plonge. Mais sinon, c’est moi qui gère tout, ce qui fait parfois de très longues mais gratifiantes journées.

Quelles sont vos spécialités ?

Des plats qui s’inspirent de la gastronomie marocaine et libanaise, et plus généralement du Moyen Orient, avec une mise en valeurs des légumes. Des produits à plus de 90 % issus de l’agriculture bio. Et des boissons de qualité: des vins bio et naturels, des softs alternatifs comme la gamme Fritz, des bières artisanales comme celles de la Nanobrasserie de l’Ermitage ou de la Brasserie de la Senne, des thés de grande qualité et du café bio et fairtrade.

Quels produits recommanderiez-vous absolument ?

L’assiette Horia est la meilleure manière de goûter les plats que je propose : une dizaine de préparations de légumes différentes, du fromage de chèvre au lait cru et des kefta, adaptable en fonction des allergies/intolérances/préférences, etc. C’est, outre mes tajines, un condensé de ma cuisine. Le plat végétarien chaud est aussi très prisé. Nos plats sont faits à la minute, ce qui fait qu’on peut facilement s’adapter aux besoins du client.

Entretien : Carole Glaude